Formez les Botanistes-Entrepreneurs de Demain
Universités, Il est Temps de Repenser la Botanique
L’avenir de la santé publique, de la biodiversité, de la souveraineté alimentaire et même de l’économie verte dépend aussi de notre capacité à mieux comprendre et enseigner le monde végétal.
L’histoire nous rappelle que la botanique a été intimement liée à l’université. Le tout premier jardin botanique, fondé à Padoue en 1545, est né d’une initiative universitaire pour faire progresser la science au service de la santé humaine.
Mais au fil du temps, nous avons perdu cette direction initiale. Les jardins botaniques sont devenus, pour beaucoup, des lieux de collection, d’exploration, ou de recherche morphologique, parfois déconnectés des besoins fondamentaux des sociétés en matière de santé, de nutrition et d’environnement.
Aujourd’hui, alors que 60 % des jardins botaniques dans le monde sont encore gérés par des universités, les formations en botanique disparaissent peu à peu de nos programmes d’enseignement supérieur.
Un Appauvrissement Progressif des Savoirs Botaniques
Les programmes académiques ont progressivement délaissé l’étude des plantes au profit de disciplines plus spécialisées ou plus généralistes.
La botanique s’est fragmentée : certaines formations se sont concentrées sur les études cellulaires ou tissulaires, d’autres sur l’anatomie végétale, la physiologie ou encore la biologie moléculaire.
Cette évolution a éloigné les étudiants de l’essentiel : la plante vivante, dans son contexte naturel et culturel. Ils ne sont plus formés à les reconnaître, les comprendre, ni les valoriser dans leurs usages alimentaires, médicinaux ou écologiques. Et pourtant, comment améliorer ce qu’on ne connaît plus ?
Community Engagement
Les savoirs traditionnels et locaux, transmis par les communautés qui vivent au quotidien avec les plantes, sont aujourd’hui peu ou mal documentés.
Ces connaissances représentent pourtant un réservoir précieux pour la santé humaine, la diversité alimentaire et la médecine traditionnelle.
Le fossé se creuse entre la science académique et les usages réels du végétal. L’université perd ainsi l’opportunité de jouer un rôle central dans la reconnaissance, la transmission et la valorisation de ces savoirs vivants.
Pour une réponse durable, il est essentiel de réintroduire des cursus solides en botanique centrés sur la santé, l'alimentation, l'environnement et la culture. Transformons les jardins botaniques en laboratoires vivants, devenant des centres d'éducation et d'innovation. Favoriser la collaboration entre chercheurs, étudiants et communautés locales est crucial pour documenter et valoriser les savoirs botaniques, adaptés aux besoins actuels.
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